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Histoire du Vlaams Belang : de la fondation à l’influence actuelle

Le Vlaams Belang (VB) est l’un des partis politiques les plus influents en Flandre, prônant des positions nationalistes et identitaires depuis des décennies. Né dans la continuité du Vlaams Blok, il a su capitaliser sur les frustrations flamandes vis-à-vis du gouvernement fédéral et des tensions communautaires belges pour gagner un électorat fidèle. Voici un retour sur son évolution, de ses origines controversées aux succès électoraux récents.


Les Ancêtres du Vlaams Blok : Les Mouvements Nationalistes Flamands, Voorpost et Taal Aktie Komitee

Le Vlaams Blok, précurseur du Vlaams Belang, puise ses origines dans divers mouvements nationalistes flamands. Dès les années 1930, des groupes comme le Frontpartij militent pour l’autonomie et l’affirmation de la culture flamande face à une Belgique perçue comme dominée par la francophonie. Dans les années 1950, la Volksunie (Union du Peuple) poursuit cette lutte autonomiste mais choisit des méthodes modérées de coopération politique.

Un autre acteur influent est le Voorpost, fondé en 1976. Ce mouvement nationaliste radical défend un projet de « Dietsland » (Grande Néerlande) et utilise des actions de rue pour attirer l’attention sur sa cause. En parallèle, le Taal Aktie Komitee (TAK), également fondé dans les années 1970, milite pour la protection et la promotion de la langue flamande dans les régions où le néerlandais est minoritaire. Le TAK organise des actions directes, manifestations et campagnes pour défendre les droits linguistiques des Flamands, jouant un rôle dans l’affirmation de l’identité flamande et influençant les débuts du Vlaams Blok avec son approche militante.

Ces mouvements forment le terreau du Vlaams Blok, marquant un tournant vers des revendications identitaires plus radicales qui se refléteront dans les positions ultérieures du Vlaams Belang.


La Naissance du Vlaams Belang (2004) : Une Nouvelle Stratégie

À la suite de la dissolution du Vlaams Blok, ses principaux fondateurs – Filip Dewinter, Frank Vanhecke, et Gerolf Annemans – fondent le Vlaams Belang, en s’engageant à éviter les propos discriminatoires qui avaient valu la condamnation du Vlaams Blok. Bien que le Vlaams Belang adoucisse légèrement son discours, il conserve les principes fondamentaux de son prédécesseur : indépendance de la Flandre, politique migratoire stricte et accent sur la sécurité.

Malgré une volonté de présenter un visage plus modéré, le Vlaams Belang reste marginalisé au sein du paysage politique flamand. Le cordon sanitaire est maintenu, les autres partis refusant toujours de coopérer avec lui. Cette période marque donc un recul pour le parti par rapport aux succès du Vlaams Blok, les électeurs étant moins nombreux à soutenir une formation politiquement isolée. Filip Dewinter continue néanmoins de jouer un rôle important, tout comme Annemans et Vanhecke, en insistant sur la question identitaire et la défense de la culture flamande.


La Crise Migratoire et l’Ascension Progressive (2010-2019)

À partir de 2010, le Vlaams Belang retrouve un élan. Deux événements majeurs contribuent à sa montée en puissance :

  1. La crise migratoire de 2015 : L’afflux de réfugiés et de migrants en Europe, en particulier après la guerre en Syrie, exacerbe les inquiétudes en matière de sécurité et de cohésion sociale. Le VB, ayant depuis longtemps mis en garde contre ce qu’il appelle les dangers de la « société multiculturelle », attire un électorat de plus en plus sensible aux thématiques identitaires. Ses appels à des politiques d’immigration plus restrictives trouvent un écho favorable.
  2. La polarisation politique et le mécontentement économique : Avec la polarisation croissante autour des questions de sécurité, d’immigration et d’identité, une partie de la population flamande, frustrée par les partis traditionnels, se tourne vers le VB. Ce mécontentement est amplifié par une perception de stagnation économique et de centralisation excessive des pouvoirs à Bruxelles.

Sous la direction de Tom Van Grieken, élu président en 2014, le VB entreprend une refonte de son image pour la rendre plus professionnelle et accessible. Van Grieken et ses collaborateurs parviennent à attirer un électorat plus jeune et sceptique envers les institutions belges, tout en conservant le discours radical du parti sur les thèmes identitaires.


Les Succès Électoraux de 2019 et l’Influence Grandissante

Les élections de 2019 marquent un tournant pour le Vlaams Belang, qui réalise un score historique. Avec plus de 18 % des voix en Flandre, le VB devient le deuxième parti de la région, juste derrière la Nieuw-Vlaamse Alliantie (N-VA), un parti nationaliste de droite plus modéré. Le succès du VB est attribué à sa capacité à capitaliser sur les inquiétudes en matière d’immigration et de sécurité, ainsi qu’à sa critique virulente de la gouvernance fédérale.

Le VB en 2019 se présente comme un acteur sérieux pour les électeurs flamands insatisfaits, tout en restant fidèle à son programme de base :

  • Indépendance de la Flandre : Le VB soutient l’idée que la Flandre subventionne trop la Wallonie et serait plus prospère en tant qu’État indépendant.
  • Contrôle strict de l’immigration et sécurité : Le VB prône l’arrêt de l’immigration extra-européenne et l’expulsion des migrants jugés inadaptés aux valeurs flamandes, associant l’immigration à des problèmes de sécurité et de cohésion sociale.
  • Critique de la gestion de la crise sanitaire : Lors de la pandémie de COVID-19, le VB se montre critique vis-à-vis de la gestion fédérale, réclamant une autonomie totale pour la Flandre sur les décisions sanitaires.

En dépit de ces succès, le cordon sanitaire reste en place, et les autres partis refusent de coopérer avec le VB. Cependant, certains politiciens commencent à remettre en question cette stratégie, estimant que l’isolation pourrait renforcer encore davantage le parti dans un contexte de montée générale des populismes en Europe.


Critiques et Controverses

Le Vlaams Belang demeure un parti controversé, souvent accusé de populisme et d’incitation à la haine. Plusieurs de ses leaders, dont Filip Dewinter et Tom Van Grieken, sont associés à des personnalités et des mouvements d’extrême droite européens, attirant de nombreuses critiques pour leurs discours jugés polarisants. Bien que le parti tente de modérer son image, il est encore vu par ses opposants comme un facteur de division au sein de la société belge.

Les thèmes de l’immigration et de la sécurité, exploités de manière constante par le VB, continuent d’alimenter les débats en Flandre. Les opposants au parti soulignent que cette rhétorique contribue à un climat de méfiance envers les minorités et les immigrés.


Perspectives d’Avenir

Le Vlaams Belang, en pleine croissance, bénéficie d’un contexte européen favorable aux mouvements populistes et nationalistes. Si les tensions communautaires en Belgique persistent, le parti pourrait continuer à attirer un nombre croissant d’électeurs, avec des perspectives de coopération potentielles avec la N-VA sur des objectifs nationalistes communs.

Le VB espère à terme pouvoir former une coalition majoritaire en Flandre, particulièrement si les appels à une autonomie accrue se renforcent. Cependant, des obstacles importants subsistent, notamment le cordon sanitaire et la résistance des partis traditionnels.

Aujourd’hui, le Vlaams Belang représente l’une des plus grandes menaces pour l’unité de la Belgique, mettant en lumière les fractures profondes qui divisent le pays entre Flandre et Wallonie. Son ascension marque une période d’incertitude pour l’avenir politique belge, avec un paysage de plus en plus polarisé et des questions persistantes sur l’avenir de l’unité nationale.

De Reagan à Trump : Le Triomphe de l’Ultra-Capitalisme

Depuis les années 1980, les États-Unis ont connu une transformation économique et idéologique marquante, portée par l’essor de l’ultra-capitalisme. Le parcours de Ronald Reagan à Donald Trump illustre ce mouvement, un passage de relais entre deux présidents, deux visions du monde, mais une même vénération du marché libre et de l’individualisme économique.

L’ère Reagan : L’avènement du néolibéralisme

Sous Ronald Reagan, élu en 1980, les États-Unis amorcent une réorientation majeure de leur politique économique. Fortement influencé par les théories de Milton Friedman et des économistes de l’école de Chicago, Reagan mise sur une réduction des impôts, une déréglementation des secteurs clés et une réduction du rôle de l’État. Ce qu’on appelle le « trickle-down economics« , ou économie de ruissellement, postule que les avantages fiscaux accordés aux plus riches finiront par bénéficier à l’ensemble de la société, stimulant la croissance et la création d’emplois.

La défaite des syndicats, la privatisation des services publics et l’érosion des protections sociales sont des marqueurs de cette époque. Ces réformes sont souvent vues comme une victoire du capitalisme débridé, où la main invisible du marché est censée réguler l’économie de manière plus efficace que l’État.

Les inégalités commencent à se creuser, mais cette période est aussi marquée par un sentiment de prospérité. Les États-Unis, comme jamais auparavant, deviennent un phare du capitalisme libéré, modelant non seulement leur propre économie mais aussi influençant le monde entier, notamment en encourageant la mondialisation.

Clinton et Bush : Continuation et paradoxe du capitalisme

Bien que les administrations suivantes, celles de Bill Clinton et de George W. Bush, aient eu des approches différentes, l’orientation vers un capitalisme de plus en plus débridé reste inchangée. Clinton, démocrate, continue certaines politiques de Reagan, notamment la dérégulation bancaire, et laisse prospérer la bulle technologique. Sous Bush, le capitalisme financier prend une ampleur démesurée, culminant dans la crise des subprimes en 2008. Cette crise met en lumière les dangers de l’ultra-capitalisme non régulé, mais elle n’inhibe pas l’appétit pour le capitalisme globalisé.

Obama : La promesse du changement et le maintien du système

Barack Obama, élu en 2008, arrive à la Maison-Blanche au milieu d’une crise économique mondiale. Bien que son administration ait pris des mesures pour réguler davantage le secteur financier (notamment par la loi Dodd-Frank), la gestion de la crise et la lente reprise ont montré les limites de ces réformes. Obama, un fervent défenseur d’une régulation plus stricte et de la protection des classes moyennes, s’est retrouvé à gouverner dans un système capitaliste profondément globalisé et imbriqué, ce qui l’a contraint à faire des compromis.

Bien qu’il ait mis en place des politiques visant à redresser l’économie, comme le plan de relance économique et l’Affordable Care Act (Obamacare), Obama n’a pas remis en question les fondements du capitalisme néolibéral. Le système bancaire, bien qu’intervenu par l’État, est resté largement intact, et la mondialisation a continué de se renforcer. Obama, souvent vu comme un président progressiste, a en réalité hérité d’une économie où le pouvoir des grandes entreprises et des marchés financiers était déjà consolidé.

L’ère Trump : Le populisme au service de l’ultra-capitalisme

Donald Trump, élu en 2016, représente un point culminant du phénomène de l’ultra-capitalisme. Bien que sa rhétorique soit populiste et souvent en opposition avec l’establishment, ses politiques économiques sont résolument favorables aux plus riches. La réduction massive des impôts pour les grandes entreprises et les individus les plus riches, l’attaque contre les régulations environnementales et la préférence donnée au capitalisme financier marquent cette présidence.

Trump réussit à capitaliser sur un ressentiment populaire contre l’élite économique et les inégalités croissantes, tout en mettant en place une politique économique qui profite directement à ces mêmes élites. Sa vision du « Make America Great Again » est un retour aux idéaux du capitalisme sans frein, où les profits des grandes entreprises sont perçus comme un moteur du renouveau national, au détriment des protections sociales et de la redistribution.

Biden : Une réponse mitigée aux excès du capitalisme

Joe Biden, élu en 2020, arrive dans un contexte de pandémie mondiale et de crise économique sans précédent. Bien qu’il ait promis de réparer les dégâts causés par l’ultra-capitalisme, ses actions restent limitées par le pouvoir d’influence des grandes entreprises et les impératifs économiques globaux. Ses mesures de relance, notamment l’American Rescue Plan et son infrastructure bill, visent à injecter des fonds dans l’économie, tout en tentant de répondre aux inégalités sociales amplifiées par la crise.

Biden a également pris des mesures pour augmenter les impôts des plus riches et des grandes entreprises, tout en préconisant une plus grande régulation de certains secteurs. Cependant, son administration continue de s’appuyer sur un système économique profondément ancré dans les principes du capitalisme de marché, avec une mondialisation toujours en cours et un contrôle minimal sur les grands acteurs économiques. Biden, tout en tentant de proposer une alternative au modèle trumpien, peine à échapper aux logiques du capitalisme ultra-libéral qui dominent toujours l’économie américaine.

Le triomphe de l’ultra-capitalisme : Une économie mondialisée, mais fragmentée

De Reagan à Trump, en passant par Obama et Biden, ce parcours illustre le triomphe d’un capitalisme globalisé, où les grandes entreprises ont pris un pouvoir immense sur les marchés et sur la politique. Les inégalités se sont exacerbées, la classe moyenne s’est effritée, et la promesse du ruissellement économique s’est évaporée pour beaucoup.

Cependant, ce modèle a également rencontré de nouvelles résistances. La montée des populismes, la révolte des laissés-pour-compte et les débats autour des inégalités de richesse montrent que le système ultra-capitaliste est loin de faire l’unanimité. Les fractures sociales et économiques s’intensifient, et le fossé entre les « winners » du capitalisme globalisé et ceux qui se sentent abandonnés par le système devient une problématique centrale.

L’ultra-capitalisme, né des politiques de Reagan et prolongé par Trump, avec des ajustements sous Obama et Biden, représente un système où les inégalités ont été institutionnalisées, mais où les tensions qu’elles génèrent montrent que ce modèle pourrait bien être en train de vivre ses dernières heures.

Trump: Les Démocraties en Danger ?

Avec la victoire de Donald Trump à l’élection présidentielle de 2024, plusieurs risques et conséquences potentielles sont envisagés dans divers domaines :

1. Démocratie et institutions

  • Attaques accrues contre les institutions : En revenant au pouvoir, Trump pourrait intensifier ses critiques envers les institutions démocratiques, ce qui affaiblirait les contre-pouvoirs et mettrait à l’épreuve la stabilité démocratique des États-Unis.
  • Modification de la constitution et des lois en sa faveur : Trump pourrait également chercher à modifier la Constitution et les lois fédérales pour renforcer son pouvoir et limiter les mécanismes de contrôle démocratique. Cela pourrait inclure des propositions visant à restreindre le rôle du Congrès ou de la Cour suprême, ou à affaiblir les protections des droits individuels. Il pourrait également tenter de changer les règles électorales pour favoriser ses propres chances en cas de futures élections.
  • Division sociale et politique : Sa rhétorique polarisante risque de renforcer les divisions déjà présentes dans la société américaine, rendant encore plus difficile la collaboration politique et sociale.

2. Politique étrangère et soutien aux alliés

  • Repli sur l’ »America First«  : Avec Trump à la présidence, les États-Unis pourraient réduire leur engagement dans diverses alliances internationales, comme l’OTAN, et limiter leur coopération sur des enjeux mondiaux comme la sécurité, les droits humains et le climat.
  • Désengagement potentiel dans la guerre en Ukraine : Trump a exprimé par le passé des réserves sur le soutien militaire américain à l’Ukraine, jugeant que les États-Unis ne devraient pas supporter seuls le poids financier de ce conflit. Une réduction, voire un retrait total de l’aide militaire et économique, affaiblirait la capacité de Kyïv à se défendre face à la Russie. Ce désengagement pourrait aussi ébranler la solidarité au sein de l’OTAN, affaiblissant la position de l’alliance en Europe, et pourrait offrir un avantage stratégique à la Russie. Cela augmenterait également le risque de tensions et d’instabilité en Europe de l’Est, amenant des pays voisins à se réarmer.
  • Relations tendues avec la Chine : Trump a adopté une posture dure vis-à-vis de la Chine, augmentant les tensions commerciales et militaires. Cette victoire pourrait renforcer cette approche, augmentant les risques de conflits commerciaux ou même militaires. Sa relation parfois conciliatrice avec la Russie pourrait aussi inquiéter certains alliés européens.

3. Droits civiques et droits des femmes

  • Régressions potentielles sur les droits civiques : Avec le retour de Trump et de son administration, des droits concernant les minorités et les personnes LGBTQ+ pourraient être remis en cause. Des politiques plus restrictives dans ces domaines pourraient voir le jour, entraînant un recul des avancées progressistes obtenues ces dernières décennies.
  • Restrictions accrues sur le droit à l’avortement : Depuis l’annulation de l’arrêt Roe v. Wade par la Cour suprême, plusieurs États ont déjà considérablement restreint l’accès à l’IVG. Une administration Trump pourrait aller plus loin en soutenant des lois fédérales ou des initiatives visant à interdire ou limiter davantage l’avortement, affectant profondément le droit des femmes à disposer de leur corps. Cette politique pourrait également priver les organisations de santé reproductive de financements publics.
  • Climat de violence et montée de l’extrémisme : La victoire de Trump pourrait inspirer davantage de mouvements d’extrême droite, et sa rhétorique pourrait encourager indirectement des actes de violence politique et raciale, ciblant souvent les minorités et les personnes défendant des droits progressistes comme l’IVG.

4. Climat et environnement

  • Retour en arrière dans la lutte contre le changement climatique : Trump, qui a déjà retiré les États-Unis de l’Accord de Paris, pourrait persister dans sa politique environnementale antérieure, ralentissant les progrès en matière de lutte contre le réchauffement climatique, avec des effets graves à long terme.

5. Économie

  • Instabilité due aux politiques économiques : La combinaison de baisses d’impôts, de dérégulations et de politiques protectionnistes pourrait entraîner des incertitudes sur les marchés financiers et provoquer une instabilité économique qui pourrait avoir des répercussions mondiales.
  • Dérégulation accrue en faveur des soutiens économiques : Sous Trump, une dérégulation encore plus poussée pourrait profiter aux grandes entreprises et aux personnalités influentes qui soutiennent son ascension politique, comme Elon Musk. Cette dérégulation pourrait se traduire par des allégements fiscaux et une réduction des contraintes environnementales ou de sécurité pour les entreprises technologiques et industrielles. Musk, dont les entreprises bénéficient déjà de subventions et de programmes gouvernementaux, pourrait voir ses intérêts renforcés, avec des avantages financiers accrus. Cependant, une telle approche pourrait aggraver les inégalités économiques et causer des dommages à long terme aux secteurs les plus vulnérables de l’économie.

6. Fascination pour les dictateurs actuels, encouragement des politiciens extrémistes et ses conséquences diplomatiques

  • Relations ambiguës avec des régimes autoritaires : Trump a, à plusieurs reprises, exprimé son admiration pour des leaders comme Vladimir Poutine, Kim Jong-un et Xi Jinping, louant leurs capacités de « dirigeants forts » malgré leur autoritarisme. Cette fascination pourrait le conduire à entretenir des relations plus amicales avec ces régimes, affaiblissant la pression que les États-Unis exercent traditionnellement pour promouvoir la démocratie et les droits de l’homme à l’échelle mondiale.
  • Renforcement des mouvements populistes et nationalistes : Trump, en incarnant un style politique souvent qualifié de populiste, pourrait inspirer des leaders d’extrême droite et nationalistes à adopter des positions encore plus radicales. Son retour au pouvoir légitime les discours axés sur la division, la méfiance envers les institutions et la valorisation de l’idéologie nationaliste, donnant un élan aux dirigeants qui prônent des politiques similaires dans leur propre pays.
  • Affaiblissement des valeurs démocratiques dans la diplomatie américaine : En nouant des relations plus étroites avec des régimes autoritaires, Trump pourrait redéfinir la politique étrangère américaine en écartant les valeurs démocratiques comme critère de partenariat. Cela pourrait mener les États-Unis à soutenir ou à ignorer les violations des droits de l’homme, réduisant leur crédibilité sur la scène internationale et risquant de déstabiliser des régions sensibles où la démocratie est fragile.
  • Impact sur les alliés traditionnels : Les démocraties alliées des États-Unis, en particulier en Europe et en Asie, pourraient se sentir isolées et moins soutenues dans leurs propres efforts pour contenir les influences autoritaires dans leur région. Cela pourrait créer des tensions au sein de coalitions comme l’OTAN et pousser certains pays à rechercher de nouveaux partenariats stratégiques.
  • Encouragement indirect aux gouvernements autoritaires : En montrant de la considération pour ces dirigeants, Trump pourrait indirectement encourager d’autres leaders à suivre un modèle autoritaire, érodant davantage la gouvernance démocratique dans le monde. Cette approche pourrait mener à des régimes de plus en plus autoritaires dans des régions déjà instables, et exacerber les risques de conflits et de répressions internes.
  • Montée de l’extrémisme et érosion des normes démocratiques : En voyant l’ascension d’un leader ayant parfois défié les normes démocratiques, les politiciens extrémistes pourraient se sentir encouragés à faire de même, en contestant les résultats électoraux ou en affaiblissant les contre-pouvoirs dans leur propre pays. Cela risque d’éroder davantage la stabilité démocratique dans des régions où les normes institutionnelles sont déjà fragiles.
  • Effet d’entraînement sur les institutions internationales : L’influence de Trump pourrait affecter la coopération et l’efficacité des organisations internationales qui défendent les droits de l’homme et la démocratie. Son manque d’engagement envers ces principes pourrait inciter d’autres dirigeants à ignorer ou à affaiblir ces organisations, en refusant les accords internationaux ou en opposant des politiques protectionnistes et unilatérales.
  • Soutien accru aux politiques de division sociale : Trump a parfois adopté une rhétorique qui alimente les divisions sociales, notamment sur des questions comme l’immigration et les droits des minorités. En prenant exemple sur lui, certains leaders extrémistes pourraient durcir leurs propres politiques, ciblant des minorités ou restreignant les droits individuels pour consolider leur popularité auprès de segments spécifiques de la population.

La victoire de Donald Trump en 2024 pourrait ainsi marquer un tournant pour les États-Unis et le monde, avec des impacts potentiels sur la stabilité des institutions démocratiques, les droits civiques, la diplomatie mondiale et les alliances stratégiques.

Le Delaware, le paradis fiscal « made in USA »

Le Delaware, notamment à travers des adresses symboliques comme celle de Wilmington, a été un point stratégique pour des entreprises historiques et modernes, dont des géants comme DuPont et les GAFAM (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft).

DuPont et le Delaware

DuPont, un conglomérat chimique fondé en 1802, est profondément lié à l’histoire économique et sociale du Delaware. Son siège a longtemps été à Wilmington, ce qui a contribué à faire de cette ville un centre d’affaires majeur. DuPont a bénéficié des lois du Delaware, qui offrent une grande flexibilité en termes de gouvernance d’entreprise et des protections pour les dirigeants, renforçant ainsi sa position de leader industriel pendant des décennies.

Les GAFAM et le Delaware

Les entreprises technologiques géantes, comme les GAFAM, ont aussi trouvé des avantages significatifs à s’enregistrer dans le Delaware, bien que la majorité de leurs opérations se situent ailleurs. La raison principale est le cadre réglementaire très favorable offert par le Delaware, notamment :

  • Simplicité et flexibilité légale : Le Delaware propose un droit des sociétés adaptable, qui permet aux entreprises de structurer leurs opérations et leurs obligations envers les actionnaires de manière plus souple.
  • Protection des actionnaires et des dirigeants : Les lois du Delaware protègent les dirigeants contre certaines formes de poursuites, ce qui est particulièrement attractif pour les grandes entreprises.
  • Fiscalité : Le Delaware n’impose pas d’impôt sur les sociétés aux entités qui ne réalisent pas d’affaires localement, ce qui favorise l’optimisation fiscale.

Les adresses postales de sociétés dans cet État, souvent regroupées à la même adresse pour des milliers d’entreprises, illustrent la manière dont des sociétés comme Google ou Apple utilisent cette structure pour tirer parti des avantages légaux et fiscaux du Delaware. Cela a nourri des débats sur l’éthique et la transparence de ces pratiques, d’autant plus que cela peut rendre difficile le suivi des véritables activités et de la structure de ces entreprises.

Philanthropie des Milliardaires : Altruisme ou Stratégie ?

La philanthropie des milliardaires américains est souvent célébrée comme un pilier du capitalisme éclairé, une démonstration éclatante de la générosité individuelle au service du bien commun. Pourtant, derrière l’apparence de magnanimité se cachent des motivations complexes, qui vont bien au-delà du simple altruisme. Certains critiques dénoncent ce qu’ils appellent la philanthropie de façade, une stratégie sophistiquée mêlant bénéfices fiscaux, contrôle de l’image publique et maintien de l’influence politique et sociale.

L’essor des fondations philanthropiques

Les dernières décennies ont vu l’émergence de vastes fondations créées par des entrepreneurs du secteur technologique, des héritiers de l’industrie et des investisseurs financiers. Des noms comme la Fondation Bill & Melinda Gates, la Chan Zuckerberg Initiative, et la Fondation Bezos Earth Fund incarnent cette nouvelle vague de philanthropie. Ces structures administrent des milliards de dollars et prétendent agir sur des questions aussi urgentes que la santé mondiale, l’éducation et le changement climatique.

Allègement fiscal et pouvoir renforcé

Si l’action philanthropique peut effectivement contribuer à des causes nobles, elle permet aussi des réductions d’impôts considérables. Les dons effectués aux fondations permettent aux ultra-riches de déduire ces montants de leurs impôts, réduisant de façon significative leur contribution fiscale. En d’autres termes, l’argent qui aurait dû être collecté par l’État pour financer les services publics est détourné vers des projets choisis par ces individus.

Cette concentration de la richesse et du pouvoir de décision pose des questions éthiques et pratiques. Contrairement à un gouvernement élu et redevable aux citoyens, ces fondations opèrent souvent sans contrôle public, en investissant dans des initiatives qui peuvent refléter des préférences personnelles plutôt que l’intérêt général. En agissant ainsi, ces donateurs influencent indirectement les politiques publiques tout en renforçant leur image positive.

Contrôle de l’image publique

La philanthropie agit également comme un outil de « soft power » permettant aux milliardaires de se présenter sous un jour favorable, d’atténuer les critiques à l’encontre de leur fortune colossale et de leur impact social. Pour les figures comme Jeff Bezos ou Elon Musk, la contribution à des causes environnementales ou éducatives sert souvent à contrebalancer l’image d’exploitants des travailleurs ou d’acteurs économiques controversés.

Implications pour la société

Le plus problématique dans cette dynamique est peut-être la question de la justice fiscale et de la démocratie. Dans un système où les ultra-riches dictent leurs priorités grâce à la philanthropie, la distribution des ressources peut devenir inégale. Des domaines essentiels mais moins « prestigieux » que la lutte contre les maladies tropicales, comme l’amélioration des infrastructures locales ou le financement des systèmes de santé publics, risquent d’être négligés.

Vers une réforme?

La philanthropie des ultra-riches est un double tranchant : elle peut combler des lacunes laissées par l’État tout en sapant le principe même de l’égalité devant la loi et la justice fiscale. De plus en plus de voix appellent à des réformes qui pourraient inclure des plafonds sur les déductions fiscales pour les dons philanthropiques et une plus grande transparence quant aux décisions des fondations.

En résumé, si la philanthropie des milliardaires américains est un outil qui peut apporter des bénéfices significatifs à certaines causes, il est impératif de la considérer sous un prisme critique. La question est de savoir si ce système, qui permet à quelques individus d’exercer un pouvoir démesuré sur l’avenir de la société, est compatible avec les valeurs d’une démocratie véritablement égalitaire.

De John D. Rockefeller à Bill Gates

La philanthropie des ultra-riches, des magnats de l’industrie aux titans de la technologie, a traversé des décennies et évolué pour refléter les priorités et les dynamiques de chaque époque. De John D. Rockefeller à Bill Gates, les motivations et l’impact de la générosité des milliardaires ont changé, tout en soulevant des questions similaires sur le rôle et l’influence des élites dans les affaires publiques.

John D. Rockefeller : Le pionnier

John D. Rockefeller, fondateur de la Standard Oil et premier milliardaire des États-Unis, est souvent considéré comme l’architecte de la philanthropie moderne. À une époque où la richesse colossale était encore perçue avec méfiance par le public, il a canalisé une partie de sa fortune dans la création de la Fondation Rockefeller en 1913. Cette institution a joué un rôle crucial dans la promotion de la santé publique, de la recherche médicale et de l’éducation, finançant des initiatives qui ont aidé à éradiquer des maladies comme le paludisme et la fièvre jaune.

Cependant, la philanthropie de Rockefeller n’était pas dénuée de critiques. Les contemporains ont vu ses dons comme une tentative de redorer son image ternie par les pratiques monopolistiques de la Standard Oil. L’accusation de philanthropie de façade remonte donc à ses débuts, où la générosité publique cachait souvent un besoin de légitimation et de rédemption sociale.

Andrew Carnegie et la responsabilité sociale des riches

Un autre contemporain, Andrew Carnegie, industriel et magnat de l’acier, a incarné la vision selon laquelle les ultra-riches avaient le devoir moral de redistribuer leur richesse avant leur mort, une idée résumée dans son essai « The Gospel of Wealth ». Carnegie a construit des bibliothèques, des institutions éducatives et culturelles qui ont transformé l’accès au savoir aux États-Unis. Son approche, bien que philanthropique, était également paternaliste, où il déterminait lui-même ce qui était le mieux pour la société.

La transition technologique : De Rockefeller à Gates

Le XXIe siècle a vu cette tradition de philanthropie passer aux mains des géants de la technologie. Bill Gates, cofondateur de Microsoft, est souvent perçu comme le successeur moderne de Rockefeller. La Fondation Bill & Melinda Gates, lancée en 2000, est aujourd’hui la plus grande fondation privée au monde. Son champ d’action s’étend de la lutte contre les maladies infectieuses au soutien à l’éducation mondiale.

À l’instar de Rockefeller, Gates a dû faire face à des critiques sur ses pratiques commerciales, notamment les accusations de monopole contre Microsoft dans les années 1990. Sa transformation en philanthrope a contribué à restaurer son image, tout en lui permettant d’exercer une influence considérable sur la santé et l’éducation mondiales.

La continuité et les défis

La philanthropie de façade n’a pas disparu avec l’avènement des nouveaux milliardaires. Les critiques pointent du doigt des figures comme Jeff Bezos, qui, malgré sa richesse immense, n’a commencé à s’engager significativement dans la philanthropie que récemment. Sa fondation, axée sur le changement climatique et l’éducation, est perçue par certains comme une réponse stratégique aux accusations d’exploitation et aux pressions pour contribuer davantage au bien public.

Elon Musk, quant à lui, joue sur un autre tableau. Bien qu’il soutienne des initiatives variées, de la technologie spatiale aux énergies renouvelables, son approche est souvent perçue comme une extension de ses ambitions entrepreneuriales plutôt qu’une philanthropie pure.

Fondations et Héritages

Aux États-Unis, les familles les plus fortunées utilisent couramment des structures légales, comme les fondations privées, pour réduire l’impact fiscal sur leurs héritages et leurs donations. Bien que ces fondations soient censées remplir des objectifs philanthropiques, certaines d’entre elles servent aussi de mécanismes d’optimisation fiscale. Voici les principales stratégies utilisées :

  1. Fondations privées : Ces fondations permettent aux familles d’obtenir des réductions d’impôts immédiates en effectuant des dons de leurs actifs, tout en gardant un contrôle sur leur usage. Bien que les fondations soient censées redistribuer un pourcentage de leurs actifs chaque année, ces distributions peuvent être limitées et souvent réinvesties de manière à préserver le patrimoine familial.
  2. Trusts caritatifs : Ces véhicules permettent aux donateurs de transférer des actifs dans des trusts bénéficiant d’avantages fiscaux. Les revenus produits par ces trusts peuvent revenir au bénéficiaire ou à sa famille pendant une période déterminée, avant que le reste ne soit versé à une œuvre caritative.
  3. Dynasty Trusts : Ces « trusts dynastiques » sont spécialement conçus pour transmettre de la richesse de génération en génération avec un impact fiscal minimal. Ils permettent de placer des actifs hors du patrimoine du donateur, les rendant ainsi moins vulnérables aux impôts successoraux pendant des décennies.
  4. Donations de biens très valorisés : Les familles riches peuvent faire don d’actifs, tels que des actions, dont la valeur a fortement augmenté. Cela leur permet d’éviter les impôts sur les plus-values, tout en bénéficiant d’une réduction d’impôt pour la donation.
  5. Limited Liability Companies (LLCs) : Ces entités permettent de gérer des fonds ou des biens familiaux de manière flexible, avec des avantages fiscaux et une gouvernance familiale directe. Les héritiers peuvent en tirer des avantages sans que les biens soient directement transmis, ce qui limite l’imposition.

Ces mécanismes sont légaux, mais ils suscitent des débats éthiques, car ils permettent à une partie de la population fortunée d’éviter les lourdes charges fiscales auxquelles sont soumises les classes moyennes. Certains législateurs et activistes appellent donc à des réformes pour limiter ces pratiques et pour imposer davantage les grandes fortunes au moment des successions.

Impact et perspectives

Si la philanthropie des milliardaires a eu des effets tangibles et bénéfiques – financement de la recherche, réduction de la pauvreté et amélioration de la santé publique – elle demeure marquée par la question de la gouvernance démocratique. Lorsque des individus non élus influencent massivement les priorités mondiales, cela soulève des questions sur la transparence, la redevabilité et l’équité.

Le passage de John D. Rockefeller à Bill Gates trace un fil rouge à travers l’histoire de la philanthropie ultra-riche : un équilibre délicat entre le bienfait public et l’intérêt personnel, avec en arrière-plan le même débat sur le pouvoir des élites à façonner le monde à leur image.

Références

https://auvio.rtbf.be/emission/capitalisme-americain-le-culte-de-la-richesse-28247

Israël : l’Alliance avec le diable

L’alliance de Benyamin Netanyahou avec l’extrême droite israélienne, en particulier avec des figures comme Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, représente une dynamique explosive, et pour beaucoup, dangereuse. Loin de simplement rallier un soutien politique pour assurer sa place au pouvoir, cette coalition marque une radicalisation des ambitions du gouvernement vis-à-vis de la Palestine et des territoires voisins. Smotrich, chef du parti religieux Sionisme religieux, et Ben Gvir, à la tête du parti Otzma Yehudit, sont connus pour leur approche intransigeante. Leur vision politique inclut une extension des colonies et une réduction de l’autonomie palestinienne, au nom de la « sécurité nationale » et d’une vision messianique d’Israël.

Dans le même temps, cet allié de l’extrême droite pourrait également servir Netanyahou à contourner ses ennuis judiciaires. Accusé de corruption, il semblerait prêt à toute concession pour maintenir une majorité parlementaire, y compris à pactiser avec des éléments ultra-nationalistes. Mais cette voie pourrait bien conduire à une impasse, tant au niveau national qu’international, creusant un fossé insurmontable entre Israël et la paix au Moyen-Orient.

Dans ce cadre, les critiques affirment que Netanyahou n’a pas seulement toléré, mais aurait permis, au Hamas de se renforcer. Cette stratégie serait destinée à affaiblir l’Autorité palestinienne, perçue comme un interlocuteur légitime aux yeux de la communauté internationale. L’objectif pourrait être de diviser les Palestiniens pour réduire les pressions internationales en faveur d’une solution à deux États. Or, cette tactique risque d’avoir l’effet inverse, en alimentant un cercle vicieux de violences et de représailles qui pourrait bien dégénérer au-delà de Gaza et atteindre le Liban ou l’Iran.

L’indifférence médiatique.

L’indifférence est, paraît-il, le pire des mépris. C’est aussi, bien souvent, le ton des médias lorsqu’il s’agit de pays qui, contre vents et marées, connaissent un redressement économique sous l’impulsion de gouvernements de gauche. Prenons un exemple : des pays d’Amérique Latine, comme le Chili ou le Mexique, ont mis en place des réformes économiques et sociales ambitieuses, et les résultats sont là. Le chômage diminue, la croissance revient, les inégalités se réduisent… Mais de ces succès-là, vous n’entendrez presque rien. Pourquoi ? Peut-être parce que la stabilité et la prospérité sont moins « vendables » que le chaos et le populisme.

Car pendant ce temps, l’actualité ne jure que par l’extrême droite. Que ce soit en Europe, où certains partis ultra-conservateurs gagnent du terrain, ou aux États-Unis, où des figures populistes font la une, l’espace médiatique est saturé de reportages, de débats, de gros titres alarmistes. D’un côté, la montée de l’extrême droite s’affiche en boucle, comme un miroir déformant de nos peurs et de nos colères ; de l’autre, des gouvernements progressistes tentent de construire autre chose, en silence, à l’abri des projecteurs. Le récit n’est-il pas quelque peu biaisé ?

Bien sûr, il ne s’agit pas de minimiser l’importance d’un phénomène, ni d’ignorer les risques que posent certaines idéologies. Mais une couverture médiatique équilibrée et rigoureuse pourrait au moins donner la voix à ces pays qui démontrent qu’une autre voie est possible, même dans des contextes difficiles. Montrer que des progrès sont en cours, que le redressement est possible sans dérive autoritaire ou populiste. Car au fond, l’information ne devrait-elle pas être aussi une source d’inspiration ?

Gim’s nous fait bien rire…

Ces jours-ci les Internet chargent Gim’s sur ses « compétences » d’historien en affirmant que les Egyptiens de l’Antiquité disposaient de l’électricité.

Il ne faut surtout pas oublier un des ses pendants , le journaliste Graham Hancock qui a droit à une tribune sur Netflix pour sa série pseudo scientifique selon laquelle une civilisation, sous entendue blanche, aurait construit tous les grands monuments de la planète avant de disparaître sans laisser de traces. Des propos de suprémacistes blancs pour minimiser les compétences des civilisations antiques non européennes.

Ces propos peuvent faire rire mais avant tout, ils méprisent le travail acharné de vrais scientifiques pour tenter de combler tout les trous de l’Histoire et ils favorisent la prolifération des théories du complot.

Si on ose donner une valeur scientifique au « travail » d’Hancock, alors Wakanda Forever doit avoir le même traitement.

Poutine vs Staline

La propagande est un outil puissant utilisé par les gouvernements pour influencer les opinions et les comportements des citoyens. En Union Soviétique, la propagande a joué un rôle clé dans la promotion de l’idéologie communiste et dans la construction d’une société socialiste. Dans cet article, nous allons examiner les différences et les similitudes entre les styles de propagande utilisés par deux dirigeants soviétiques: Vladimir Poutine et Joseph Staline.

Staline était le chef incontesté de l’Union Soviétique de 1924 jusqu’à sa mort en 1953. Pendant cette période, il a utilisé la propagande de manière intensive pour renforcer son pouvoir et contrôler les masses. La propagande stalinienne était caractérisée par l’utilisation d’images grandioses et héroïques, ainsi que par une rhétorique hyperbolique qui exaltait les accomplissements de l’Union Soviétique et de son leader. Les médias étaient contrôlés de manière stricte par le gouvernement, ce qui permettait à Staline de censurer tout contenu qui ne soutenait pas son idéologie.

Poutine, quant à lui, est le président actuel de la Fédération de Russie. Depuis son accession au pouvoir en 1999, il a travaillé pour restaurer la position de la Russie en tant que grande puissance mondiale. La propagande de Poutine est caractérisée par une glorification de la Russie et de sa culture, ainsi que par une dénonciation de l’Occident et de ses valeurs. Les médias sont également contrôlés par le gouvernement, mais de manière plus subtile que sous Staline. Les médias indépendants existent encore en Russie, mais ils font l’objet de pressions politiques et économiques importantes.

Malgré les différences de style et de contexte politique, il existe des similitudes dans la façon dont Staline et Poutine ont utilisé la propagande pour atteindre leurs objectifs politiques. Les deux ont utilisé une rhétorique nationaliste et de glorification de leur pays pour mobiliser l’opinion publique. Ils ont également utilisé la propagande pour renforcer leur propre image de leader fort et charismatique. Enfin, les deux ont utilisé la propagande pour présenter leur vision du monde comme la seule vraie et valable.

Cependant, il y a une différence majeure dans la façon dont la propagande est perçue par la population en Russie aujourd’hui par rapport à l’époque stalinienne. Les Russes d’aujourd’hui sont plus éduqués et ont accès à plus d’informations qu’à l’époque de Staline. Ils sont donc moins enclins à croire aveuglément la propagande du gouvernement. En outre, de nombreux Russes sont sceptiques quant à la rhétorique nationaliste de Poutine et sont préoccupés par les restrictions à la liberté de la presse et à la liberté d’expression en Russie.

« Nous n’avons plus de pain »

La famine en Ukraine de 1933, également connue sous le nom de Holodomor, a été l’une des pires catastrophes humanitaires du XXe siècle. Cet événement a entraîné la mort de millions de personnes dans la région de l’Ukraine soviétique, en raison d’une combinaison de facteurs tels que la collectivisation forcée, la politique économique soviétique et une sécheresse prolongée.

Le Holodomor a commencé en 1932, lorsque Joseph Staline a lancé une politique de collectivisation forcée dans toute l’Union soviétique. Cette politique visait à transformer les terres agricoles privées en fermes collectives appartenant à l’État. Les agriculteurs ukrainiens ont été contraints de rejoindre ces fermes collectives, qui étaient souvent inefficaces et mal gérées. Les travailleurs des fermes collectives étaient payés en fonction de la quantité de travail qu’ils fournissaient, et non en fonction des produits qu’ils produisaient, ce qui a découragé les agriculteurs de produire des quantités suffisantes de nourriture.

En plus de la collectivisation forcée, le gouvernement soviétique a mis en place une politique économique qui visait à extraire le maximum de ressources de l’Ukraine. Les produits agricoles de l’Ukraine étaient exportés vers d’autres régions de l’Union soviétique, laissant les Ukrainiens sans nourriture suffisante. Les Ukrainiens étaient également soumis à des impôts élevés, ce qui limitait encore leur capacité à acheter de la nourriture.

La famine a été exacerbée par une sécheresse prolongée qui a touché la région de l’Ukraine en 1932. Les cultures ont été détruites, les réserves de nourriture ont été épuisées, et les Ukrainiens n’avaient plus d’options pour se nourrir. Les autorités soviétiques ont réagi en confisquant les réserves de nourriture restantes des fermes collectives, et en empêchant les Ukrainiens de quitter la région à la recherche de nourriture. Les voyageurs étaient arrêtés et renvoyés dans la région de la famine, où ils mouraient souvent de faim.

Les conséquences du Holodomor ont été désastreuses. Selon les estimations, entre 3,5 et 7 millions de personnes sont mortes de faim en Ukraine entre 1932 et 1933. Les autorités soviétiques ont nié l’existence de la famine pendant des années, et ont même empêché l’aide humanitaire étrangère d’entrer dans la région. Ce n’est que dans les années 1980 que le gouvernement soviétique a reconnu l’existence du Holodomor.

Le Holodomor a eu un impact durable sur l’Ukraine, en particulier sur la façon dont les Ukrainiens se perçoivent eux-mêmes et leur relation avec la Russie. De nombreux Ukrainiens considèrent le Holodomor comme un acte de génocide perpétré par le gouvernement soviétique contre le peuple ukrainien. Les événements de 1933 ont également contribué à la montée du nationalisme ukrainien, en renforçant le sentiment que les Ukrainiens étaient victimes d’une oppression systématique de la part de l’URSS.

Références

https://fr.wikipedia.org/wiki/Planification_en_URSS

https://fr.wikipedia.org/wiki/Holodomor

https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Gareth_Jones_(journaliste)

https://education.holodomor.ca/educational-resources-list/photo-gallery/commemoration-art/