Archives mensuelles : novembre 2022

Le « Merit order » ou comment les fournisseurs d’énergies facturent l’électricité au prix fort

La Belgique dispose d’un mécanisme de production d’électricité qui est basé sur les coûts marginaux (coût de l’énergie primaire, coût des émissions CO2, coûts de maintenance, tarifs de transmission, taxes et prélèvements et les émissions de CO²). Le Merit Order.

Une production efficiente via le ‘Merit Order’

Le merit order est un ordre de priorité de mise en œuvre de capacités de production en fonction de la hauteur du coût marginal variable à court terme d’une unité de production (coût de l’énergie primaire, coût des émissions CO2, coûts de maintenance, tarifs de transmission, taxes et prélèvements,…). Le prix du marché est égal aux coûts marginaux variables à court terme de la dernière unité qui produit pour répondre à la demande, là où les courbes d’offre et de demande se croisent. Ce prix de marché est à ce moment valable pour toutes les unités de productions nécessaires pour couvrir la demande.

Dans l’absolu, ce système doit garantir une électricité plus verte et à un coût le plus bas possible, ce système doit privilégier, dans l’ordre, les énergies renouvelables (éolien, hydraulique, biomasse,…), le nucléaire et enfin les énergies fossiles (charbon, gaz,…).

Dans la théorie, l’on va, donc, « allumer  » les centrales dans ordre bien précis en fonction de la demande d’électricité, du moins cher/polluant ou plus cher/polluant.

Le hic, c’est que le prix du kilowatt/heure est déterminer sur le prix de la dernière centrale « allumée », donc, des centrales au gaz dans la conjoncture actuelle.

Crise énergétique : un jackpot pour Engie-Electrabel ?

Comment expliquer de tels profits en pleine crise des prix du gaz ? C’est lié à la façon dont les prix sont formés aujourd’hui sur le marché. Ils sont basés sur le principe de la « centrale marginale »: ce qui signifie que c’est la dernière centrale allumée qui fixe les prix de l’ensemble du marché. Or, cette « dernière centrale » est le plus souvent une centrale au gaz, ce qui tire les prix du marché à un niveau très élevé.

Et donc, le prix de l’électricité produite via des énergies renouvelables ou nucléaire se voit ajusté au niveau le plus cher, celui du gaz. Ceci est tout à fait légal, amoral, mais légal.

De là, à se dire qu’il y a une entente entre les fournisseurs pour qu’au moins une centrale au gaz soit mise en activé, il n’y a qu’un pas.

Je me suis souvent poser la question, pourquoi, lors de belles journées avec un vent modéré, 20% à 30% des éoliennes, que j’observe, ne tournent pas ? le matériel serait-il peu fiable ?

Autre question, pourquoi Engie est-il si réticent à maintenir les centrales nucléaires amorties ?

Lorsque les fournisseurs d’énergies changent les règles de façon unilatérale sur la facturation de leurs produits (suppression des contrat à prix fixe), qu’ils engrangent des bénéfices records, qu’ils reversent des dividendes indécents aux actionnaires. il serait peut-être opportun que nos élus par le peuple changent les règles de calculs du coût de l’électricité.

Sources