Archives mensuelles : octobre 2024

Israël : l’Alliance avec le diable

L’alliance de Benyamin Netanyahou avec l’extrême droite israélienne, en particulier avec des figures comme Bezalel Smotrich et Itamar Ben Gvir, représente une dynamique explosive, et pour beaucoup, dangereuse. Loin de simplement rallier un soutien politique pour assurer sa place au pouvoir, cette coalition marque une radicalisation des ambitions du gouvernement vis-à-vis de la Palestine et des territoires voisins. Smotrich, chef du parti religieux Sionisme religieux, et Ben Gvir, à la tête du parti Otzma Yehudit, sont connus pour leur approche intransigeante. Leur vision politique inclut une extension des colonies et une réduction de l’autonomie palestinienne, au nom de la « sécurité nationale » et d’une vision messianique d’Israël.

Dans le même temps, cet allié de l’extrême droite pourrait également servir Netanyahou à contourner ses ennuis judiciaires. Accusé de corruption, il semblerait prêt à toute concession pour maintenir une majorité parlementaire, y compris à pactiser avec des éléments ultra-nationalistes. Mais cette voie pourrait bien conduire à une impasse, tant au niveau national qu’international, creusant un fossé insurmontable entre Israël et la paix au Moyen-Orient.

Dans ce cadre, les critiques affirment que Netanyahou n’a pas seulement toléré, mais aurait permis, au Hamas de se renforcer. Cette stratégie serait destinée à affaiblir l’Autorité palestinienne, perçue comme un interlocuteur légitime aux yeux de la communauté internationale. L’objectif pourrait être de diviser les Palestiniens pour réduire les pressions internationales en faveur d’une solution à deux États. Or, cette tactique risque d’avoir l’effet inverse, en alimentant un cercle vicieux de violences et de représailles qui pourrait bien dégénérer au-delà de Gaza et atteindre le Liban ou l’Iran.

L’indifférence médiatique.

L’indifférence est, paraît-il, le pire des mépris. C’est aussi, bien souvent, le ton des médias lorsqu’il s’agit de pays qui, contre vents et marées, connaissent un redressement économique sous l’impulsion de gouvernements de gauche. Prenons un exemple : des pays d’Amérique Latine, comme le Chili ou le Mexique, ont mis en place des réformes économiques et sociales ambitieuses, et les résultats sont là. Le chômage diminue, la croissance revient, les inégalités se réduisent… Mais de ces succès-là, vous n’entendrez presque rien. Pourquoi ? Peut-être parce que la stabilité et la prospérité sont moins « vendables » que le chaos et le populisme.

Car pendant ce temps, l’actualité ne jure que par l’extrême droite. Que ce soit en Europe, où certains partis ultra-conservateurs gagnent du terrain, ou aux États-Unis, où des figures populistes font la une, l’espace médiatique est saturé de reportages, de débats, de gros titres alarmistes. D’un côté, la montée de l’extrême droite s’affiche en boucle, comme un miroir déformant de nos peurs et de nos colères ; de l’autre, des gouvernements progressistes tentent de construire autre chose, en silence, à l’abri des projecteurs. Le récit n’est-il pas quelque peu biaisé ?

Bien sûr, il ne s’agit pas de minimiser l’importance d’un phénomène, ni d’ignorer les risques que posent certaines idéologies. Mais une couverture médiatique équilibrée et rigoureuse pourrait au moins donner la voix à ces pays qui démontrent qu’une autre voie est possible, même dans des contextes difficiles. Montrer que des progrès sont en cours, que le redressement est possible sans dérive autoritaire ou populiste. Car au fond, l’information ne devrait-elle pas être aussi une source d’inspiration ?